Raphaëlle Ricci fait le point

... sur son rôle de directrice au sein de la Star Ac.

Première interview 2008 avec Raphaëlle Ricci, professeur d’expression scénique à la ville depuis 15 ans et à l'écran depuis la première Star Ac…Depuis quelques semaines, Raphaëlle a endossé le manteau de directrice du château. En toute simplicité, elle nous explique cette nouvelle fonction…

Quel est votre premier bilan en tant que directrice et n'est-ce pas trop difficile de conjuguer vos deux fonctions ?
Alexia Laroche-Joubert, que j'appelle régulièrement, m'a posé la même question en me demandant si je n'étais pas victime de schizophrénie entre mon rôle de prof et celui de directrice. Honnêtement, cette nouvelle fonction entre, pour moi, dans la continuité logique de mon travail et je n'ai pas rencontré de difficultés supplémentaires. Il faut dire qu'Alexia n'exerçait pas ce travail de la même façon que moi: elle était directrice de toute l'émission, du budget, de l'organisation et elle avait des vraies décisions à prendre. En ce qui me concerne, je n'ai aucune prétention à la remplacer à ce niveau-là. Moi, je suis directrice au château et j'essaie juste de faire en sorte que l'organisation se passe au mieux à l'intérieur de celui-ci. Je suis peut-être simplement un peu plus présente physiquement, un peu plus à l'écoute des élèves et un peu plus impliquée dans l'organisation...

La professeur d'expression scénique est-elle toujours d'accord avec la directrice concernant les étudiants ?
Ces deux fonctions n'en font qu'une pour moi et il n'y a pas de confrontation entre la directrice et la prof. Quand je travaille avec les étudiants, je travaille avec eux ! La fonction de directrice n'a vraiment rien changé et je ne m'interdit rien, ne me restreins pas à quoi que ce soit ! Par exemple, cela ne m'a pas empêché, dernièrement, de faire une bataille de chantilly avec les étudiants !

Humainement, comment définiriez-vous votre rôle auprès des élèves ?
C'est une palette assez large et j'endosse un peu tous les rôles, et ce chaque année : celui de grande sœur, voire de maman pour les plus jeunes, de copine, de confidente, de psy. C'est un mélange de travail psychologique et d'accompagnement et dès qu'un étudiant a un problème, je suis à son écoute. Cela fait partie de mon travail mais je le fais sincèrement, naturellement. J'aime me sentir utile, c'est vital pour moi, et cet aspect de ma personnalité n'est pas spécifique à la Star Ac. Je suis d'ailleurs tellement vraie et naturelle que je pense que je serai une mauvaise comédienne ! Voir un étudiant ou artiste, éclore est le plus beau cadeau qu'on puisse me faire.

Quelle est votre journée-type ?
Le rythme est soutenu ! Dès mon arrivée au château, la production et moi-même faisons un petit point sur la situation. Je me renseigne également sur les humeurs de chacun, les éventuelles bonnes surprises ou clashs dans les cours ou entre étudiants. Ceci afin d'orienter mon cours en fonction de l'état de chacun. Je n'imposerai pas des exercices qui nécessitent une grande concentration si j'apprends que les étudiants n'ont dormi que trois heures la nuit précédente et qu'ils sont fatigués ! Avant d'entrer en cours, je prépare également quelques idées pour faire avancer chaque étudiant au cas par cas. N'ayant pas de méthode globale, j'adapte en effet ma façon de travailler à chacun. Une fois le cours terminé, ce qui peut durer deux, trois, ou quatre heures, retour dans mon bureau pour faire un point avec la production sur ce qui a fonctionné ou pas, et sur ce que l'on peut envisager pour le lendemain. J'ai besoin de l'avis de la production car il est difficile d'avoir un regard sur soi-même. Et c'est ainsi tous les jours de la semaine, sauf les jours de prime.

Quid des jours de prime ?
Ces jours-là, je suis présente dès les répétitions mais je m'interdis toute critique ou remise en question. Ce n'est pas évident de se produire devant des millions de téléspectateurs et pour cette journée, très lourde, et dont l'enjeu est très important, mon rôle est d'encourager les étudiants, de les détendre, d'être à leur écoute et de les aider à mettre leurs problèmes de côté. Puis arrive le dimanche et la traditionnelle séance de débriefing du prime, qui a pour but de mettre en exergue ce qui n'a pas fonctionné et ce qui s'est bien passé, même si on le montre moins. Je suis un peu comme un entraîneur de foot qui assiste au match de son équipe, puis qui va, le lendemain, le visionner avec ses joueurs pour pointer leurs erreurs...

Pour en revenir aux élèves, comment trouvez-vous cette promotion ?
Cette année, les étudiants possèdent de réels univers et sont de vraies graines d'artistes, capables pour beaucoup d'écrire, de composer ou de jouer leur musique ! Tout ceci suppose qu'ils ont du caractère et qu'ils savent ce qu'ils veulent ! C'est une qualité tellement rare chez des artistes de leur âge et je ne veux absolument pas qu'ils perdent cela. Mais pour autant, je veux qu'ils se nourrissent d'autre chose, qu'ils interprètent des chansons qui n'appartiennent pas à leur univers, pour que leur message soit plus riche et plus généreux. Et il est vrai que cela ne va pas sans mal, que le choix des chansons fait l'objet de beaucoup de discussions et que l'acceptation est plus lente sur cette promotion, par peur de se perdre dans un univers qui n'est pas le leur. Mais au final, nous vivons tous de très bons moments sur les primes, notamment sur les derniers, et plusieurs étudiants se découvrent sous un nouveau jour. C'est tout ce qui me passionne ! De les voir progresser, évoluer et enrichir leur propre univers !

Certains élèves vous ont-ils étonnée par leur progrès ou leur maturité par exemple ?
Ils m'ont tous surprise, dans le bon ou le mauvais sens ! Jeremy par exemple, qui, au début, me paraissait un peu transparent, et un peu trop jeune et fou, m'étonne de semaine en semaine par sa gentillesse extraordinaire et son grand professionnalisme. Il est très exigeant avec lui-même, est très à l'écoute et se remet en question avec une facilité déconcertante. J'ai également été très surprise par ce que dégageait Maureen et j'avoue être tombée sous le charme dès le départ. Malheureusement, par la suite, j'ai eu des difficultés à trouver la clé pour ouvrir la porte, je n'ai d'ailleurs pas été la seule. Il faut être deux pour échanger des choses. Elle est en questionnement permanent et a des choses à régler avec elle-même. Lucie m'a également agréablement surprise : lors du premier prime, j'étais désolée de voir combien elle hurlait et sautait dans tous les sens alors qu'en fait, c'est une personne très sensible, qui s'est construit une carapace. Et je connais le problème par cœur pour avoir moi-même inventé le concept ! Sevan, quant à lui, représente à mon avis l'incompris de la saison. Toujours sur la défensive, jeune homme blessé, il a peur de montrer la moindre faiblesse alors que c'est une personne adorable, très douce et d'une fragilité absolue. Je pense que la meilleure chose qui puisse lui arriver est de réussir à exprimer ses réels sentiments. Claire-Marie également m'a complètement charmée et fortement émue lorsqu'elle a repris une chanson de Carla Bruni. Des exemples comme cela, j'en ai pour chacun.....

Quel but ultime vous êtes-vous fixés avec ces étudiants ?
Née dans ce métier, j'ai vu tellement d'artistes heureux d'être sur scène, et qui recevaient en retour tant d'amour de la part du public que j'aimerai que cela leur arrive aussi. Ils en ont fait la demande en participant à cette aventure et j'aimerai qu'ils cessent de se mettre des barrières et de cacher leur réelle personnalité de peur qu'on les juge.

Vos projets pour l'après-Star Ac ?
Pourvu que les artistes soient toujours demandeurs et je serai la plus heureuse du monde !

La Starac, ce vendredi 4 janvier à 20h50 sur TF1.

Fabrice Staal