Frais et dispo, le Grec le plus célèbre de France s'apprête à donner le coup d’envoi de la septième édition de Star Academy. Rencontre avec Nikos Aliagas, un homme-orchestre bien dans sa peau.
Le rendez-vous est fixé pour un déjeuner au huitième étage de la tour de TF1 à Boulogne. Autour de la table, devant une dizaine de journalistes, Nikos Aliagas accepte avec bonhomie de répondre aux questions. Hormis son retard de quarante minutes, il n'a pas pris la grosse tête. Costume bleu marine impeccable, chemise blanche col ouvert, Weston noires bien cirées, Nikos Aliagas a tout pour plaire. Journaliste, animateur, écrivain, chanteur, il cumule les casquettes sans pour autant se la jouer. "Ma vie a changé, reconnaît-il. Eh oui, j’ai pété un peu les plombs. Mais ce n'est pas à TF1. En 1993, je descendais chaque semaine à Monaco en hélicoptère pour présenter le journal de TMC. J'avais 23 ans. J'étais logé dans une suite, j'ai eu tendance à me comporter comme un con; heureusement, on a vite remis mes pendules à l’heure. Aujourd'hui, je sais parfaitement que nous exerçons un métier, que nous sommes des artisans, pas des stars."
A l'aube de cette septième saison de Star Academy, ressentez-vous une certaine lassitude?
Pas du tout. Ce n'est jamais la même histoire, surtout en raison du direct. Comment ne pas s'amuser sur le plus grand prime time de variétés d'Europe? Chaque année, je me dis que c'est peut-être la dernière. J'y crois encore et je continue. Non pas parce que je n'ai rien d'autre, mais parce que j'y prends du plaisir. Je suis là pour m'adapter aux candidats et mettre à l'aise les invités.
Quoi de neuf cette année?
Nous ne sommes plus dans le même ton qu'au début. Il y a une vraie émancipation, tout le monde a grandi. Le public a besoin de voir autre chose. C'est la première année où nous n'avons pas rencontré, en procédant aux castings, des clones de Jenifer ou de Nolwenn parmi les candidats. Et dans la formation au château, nous serons plus proches de l’université que du collège. En plus des cours collectifs, des cours à la carte seront proposés.
Côté profs et jury, quelles sont les nouveautés?
Alexia Laroche-Joubert reste directrice, même si elle doit accoucher prochainement. Et la grande nouveauté éditoriale tient dans le fait que les profs, qui se retrouvaient souvent dans une position inconfortable, ne seront plus juges dans le prime. Autour de Pascal Nègre seront réunis des musiciens, des producteurs, des professionnels du spectacle. Une nouvelle équipe sera constituée. Côté décors, le château sera relooké de même que les décors du grand plateau où se déroule le prime ainsi que celui de la quotidienne.
Intervenez-vous dans les castings de candidats?
J'ai une voix dans les votes de sélection. Cette année, le casting reflète une plus grande diversité musicale et je peux vous préciser que la présélection comptait des Suisses; reste à savoir s'ils seront parmi les finalistes…
Ralentissez-vous vos activités de journaliste pendant la durée de la Star Ac'?
En aucun cas. La seule chose, je ne bois plus d’alcool, mais je garde la main. C'est vital pour moi. Je suis d'abord journaliste. Je continue LCI, 50 minutes inside sur TF1; en Grèce, j'anime trois ou quatre émissions de prime time par an et, chaque semaine, j’écris dans le Journal du dimanche.
Devant le succès de l’émission, avez-vous demandé une augmentation de salaire?
Je ne suis pas producteur de l'émission, mon cachet a été revu à la hausse il y a deux ans. Je fais partie d'une génération qui ne pourra pas avoir la même carrière que des Michel Drucker ou Jean-Pierre Foucault. J'ai déjà passé sept ans sur TF1 où j'anime environ cent vingt quotidiennes par an et quelque vingt-cinq prime time.
Qu'en est-il du projet d'émission en souvenir de Grégory Lemarchal?
Le parcours de Grégory a bien évidemment marqué le plus grand nombre. Il n'y aura pas de promotion nommée Grégory Lemarchal, ce serait déplacé. En revanche, selon le souhait de sa famille qui cherche à aider les autres malades, nous allons organiser une grande émission dédiée à la lutte contre la mucoviscidose.
Quels souvenirs gardez-vous des précédentes saisons de la Star Ac'?
Ils sont très nombreux. Parmi les moments forts, je retiens le passage de Johnny Hallyday, une personnalité incroyable, un homme extrêmement sensible, dégageant un charisme exceptionnel. Il fait partie du patrimoine de la chanson française. Ray Charles, lui aussi, m'a fait vivre un grand moment. Il y a d'autres souvenirs où je me suis retrouvé dans des situations pas toujours évidentes à gérer, comme l'entrée de Christophe sur le plateau, par exemple, ou la soirée avec l'intervention des intermittents. En fait, il faudrait un jour que j'écrive tout ce que j'entends dans les oreillettes pendant trois heures. On ne me dit pas ce que je dois dire, puisque j'écris les textes de l'émission jusqu'à 3 heures du matin; mais, on me guide sur le plateau à la manière d'un metteur en scène. Dans les coulisses également, nous vivons parfois des scènes dignes d'une sitcom.
Avez-vous gardé des contacts avec d'anciens candidats?
Oui certains. Lucie, Johan, Matthieu… Certains m'appellent pour me demander des tuyaux, j'en ai invité quelques-uns à Tout le monde chante.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la téléréalité?
Beaucoup de ce qui se fait aux Etats-Unis par exemple me scandalise; la téléréalité est souvent indigne. Pour moi, Star Academy est avant tout une émission de variétés. Lorsqu'Alexia Laroche-Joubert, avec qui j'ai travaillé à TMC, m'a téléphoné six mois avant le début du Loft pour me proposer de le présenter, j'ai refusé. A l'époque, je présentais le Journal de 20 h en Grèce. La téléréalité n'était vraiment pas mon truc. J'ai dit oui à la Star Ac' parce j'aime la musique et la chanson
Vous restez extrêmement discret sur votre vie privée, le mariage vous tente-t-il?
Bien sûr! Et les enfants me manquent. Je regrette de ne pas encore avoir vécu la paternité. Mais tant que je travaillerai vingt-deux heures par jour, cela ne va pas être facile.
Propos recueillis par Chloé Sullivan
Star Academy - TF1 Mardi - 20.50
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Sujet: Nikos : "La Star Ac, j'y crois encore" 
Mer 17 Oct 2007 - 15:05
